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Malnutrition : la saison des pluies menace d’aggraver une situation déjà catastrophique au Darfour
Soudan 4 min
Les enfants de moins de 5 ans ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes sont parmi les groupes les plus vulnérables à la malnutrition sévère, qui, non prise en charge, peut s’avérer mortelle. En 2024, plus de 7 200 enfants et femmes enceintes ou allaitantes souffrant de malnutrition sévère ont été admis·e·s dans nos programmes de nutrition à Nyala et dans les alentours.
De moins en mois d’aide humanitaire face à des besoins grandissants
La rareté des activités humanitaires menées par les agences onusiennes et l’absence d’une réponse à la hauteur des besoins compliquent les efforts déployer pour faire face à la situation alimentaire et à la crise générale au Sud-Darfour et dans l’ensemble du Soudan. Cela se traduit par des ressources limitées et des lacunes persistantes dans les services vitaux, en particulier le traitement de la malnutrition. Nous avons déjà déployé des activités de nutrition d’urgence dans certaines des zones les plus touchées, mais dans de telles circonstances nos équipes font face à une pression intense pour étendre leurs activités.

Un chameau chargé de nourriture et prêt à rejoindre un point de distribution géré par nos équipes près de Nyala, Sud-Darfour.
Une réponse à la malnutrition sous pression
En décembre, nos équipes ont commencé à distribuer des colis alimentaires aux familles d’enfants et de femmes enceintes ou allaitantes admis·e·s dans nos programmes de lutte contre la malnutrition. L’objectif était d’offrir un court répit à celles et ceux qui sont le plus durement frappé par l’insécurité alimentaire. Au Sud-Darfour, les communautés ont été exposées à des niveaux extrêmes de violence. Beaucoup de personnes sont déplacées et de nombreuses femmes se sont retrouvées seules responsables de subvenir aux besoins de grandes familles tout en étant privées de revenus et coupées des réseaux de soutien.
Afin d’éviter que les rations thérapeutiques destinées aux enfants soient partagées avec tous les membres de la famille affamés, nous fournissons des rations « familiales » de deux mois. Cela garantit que les enfants reçoivent l’entier de leur thérapie nutritionnelle tout en améliorant la situation de l’ensemble de la famille. Mais même avec ce genre d’activités, les besoins sont restent immenses.
Nous fournissons des rations alimentaires équivalant à 2 000 calories par personne et par jour, pour des familles d’en moyenne cinq personnes. « Lors de nos distributions, nous avons réalisé que la taille moyenne des familles était bien plus grande que ce que nous pensions : jusqu’à 10 personnes par foyer. Cela révèle à quel point la situation est tendue et à quel point plus d’aide alimentaire est nécessaire pour répondre aux besoins des populations. Les gens se déplacent lorsqu’ils entendent qu’un proche a reçu de l’assistance alimentaire dans une autre région. Cela en dit long sur la gravité de la pénurie de nourriture sur place », ajoute Hunter McGovern.
L’arrivée imminente de la saison des pluies appelle à une réponse humanitaire renforcée et immédiate
L’ampleur de la crise dépasse largement les capacités du nombre limité d’organisations répondant à la malnutrition. La saison des pluies et la période de soudure approchent à grands pas : période de l’année où il est le plus difficile d’accéder à la nourriture et où il est le plus complexe d’acheminer des denrées alimentaires dans le Darfour. Dès lors, il est essentiel de prépositionner du matériel et des denrées pour le traitement de la malnutrition et la mise en place de distributions alimentaires avant que les communautés soient coupées du reste du monde.
Les partenaires locaux ont besoin de fonds et de soutien pour poursuivre et étendre leur programme de distribution au sein de leur communauté. Mener des distributions et renforcer les programmes de nutrition thérapeutique dans le Sud-Darfour est compliqué mais possible – et cela peut éviter des souffrances et des décès évitables.
La réponse humanitaire s’essoufle à mesure que les parties belligérantes bloquent l’aide et que l’insécurité augmente. On s’attend en plus à ce que les pluies rendent inutilisables des routes d’importance critique. L’an dernier, les inondations ont détruit des routes autour du pont de Mornei, un passage critique pour l’aide en provenance du Tchad. Avec la saison des pluies qui approche, ces routes vont bientôt redevenir impraticables.
Une action urgente est nécessaire en vue d’augmenter l’aide humanitaire et de s’assurer que les enfants et familles reçoivent l’aide dont ils et elles ont désespérément besoin. Sans un effort concerté, la crise ne fera que s’aggraver, mettant d’innombrables vies en danger.