MSF intensifie son intervention face à l'épidémie d'Ebola en RDC

RD Congo, 04.06.2016

République démocratique du Congo (RDC)4 min

L’épidémie d’Ebola continue dans la province de l’Equateur, avec un nouveau cas confirmé dans la ville de Mbandaka, ville qui compte plus d’un million d’habitants et un des ports principaux sur le fleuve Congo. Ce nouveau cas est lié aux autres provenant de la zone qui est l’épicentre de l’épidémie, à l’est du Lac Tumba.

D’après les autorités sanitaires nationales, depuis le début de l’épidémie, dans la région de l’Equateur 44 personnes présentant des symptômes de fièvre hémorragique, dont 23 décès et 3 cas confirmés comme étant dus à Ebola ont été enregistrées. Afin d’affronter au mieux l’épidémie et le risque de propagation, Médecins Sans Frontières (MSF) intensifie sa réponse dans les zones affectées (Mbandaka et Bikoro).

Equipes MSF à pied d'oeuvre

Les équipes d’urgences MSF sont déjà présentes sur place à Mbandaka et ont installé une zone d’isolation dans l’hôpital principal de la ville (5 lits), et dans l’hôpital de Bikoro (10 lits). Les équipes sont en train de construire aussi 2 centres de traitement Ebola avec 20 lits chacun. Dans les prochains jours, plusieurs dizaines de tonnes de matériel arriveront à  Mbandaka (kits médicaux ; kits de protection et désinfection incluant des articles comme des vêtements de protection, des gants et des bottes ; kits logistique et de hygiène incluant des articles comme des bâches, des kits de sprayage de chlore, des kits de traitement de l’eau, etc ; médicaments palliatifs*). Parmi le personnel MSF envoyé sur le terrain, certains font partie des plus expérimentés en matière d’Ebola (personnel médical, experts en prévention aux infections et logisticiens).

* Les médicaments palliatifs sont utilisés pour traiter les symptômes de la fièvre hémorragique, et ils sont inclus dans le « Kit Ebola » (fort antidouleurs ; antibiotiques ; anxiolytiques).

Un scénario sérieux et inquiétant

Il s’agit de la neuvième épidémie d’Ebola que connait le Congo depuis ces 40 dernières années.

Henry Gray, coordonnateur des urgences pour MSF à Mbandaka.

« Jusqu’à aujourd’hui, toutes les épidémies se sont manifestées dans des endroits difficiles d’accès et isolés, comme l’année dernière à Likati, quand l’épidémie ne s’était pas propagée », explique Henry Gray, coordonnateur des urgences pour MSF à Mbandaka. « Avec le nouveau cas à Mbandaka, le scenario a changé, et il devient plus sérieux et inquiétant, parce que la maladie affecte une zone urbaine. Il est primordial de localiser les cas suspects afin d’avoir une vision plus claire de la propagation au sein de la ville. Nous travaillons étroitement avec le ministère de la Santé et les autres organisations sur le terrain pour mettre en place une réponse coordonnée, adaptée et rapide pour arrêter la transmission d’Ebola. »

Vaccination

MSF et son centre de recherche et d'épidémiologie Epicentre travaillent étroitement avec le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but de mettre en place la vaccination contre Ebola (le rVSVDG-ZEBOV-GP), et ainsi prendre une mesure supplémentaire pour contrôler l’épidémie. Alors que la stratégie est en phase d’implémentation, les piliers de l’intervention contre Ebola (à savoir le traitement rapide et l’isolation des malades, la localisation et le suivi des personnes ayant été en contact avec des cas, la sensibilisation des populations sur la maladie, les mesures à prendre pour l’éviter, les lieux de prise en charge, le soutien aux soins médicaux et le changement temporaire des comportements culturels lors des funérailles) doivent continuer afin de limiter la propagation de la maladie.

MSF travaille en RDC depuis 1981 et a aujourd’hui des projets réguliers et des projets d’urgences dans 20 des 26 provinces du pays, qui prévoient la prise en charge médicale de victimes de conflits et violences, des déplacés et réfugiés, et ceux qui sont atteints par des épidémies ou pandémies comme fièvre hémorragique, cholera, rougeole et le VIH/sida.