Dans le quartier de Shujaeyya à Gaza, une femme porte son enfant pour rentrer chez elle à travers les décombres.
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Dans le quartier de Shujaeyya, sur la rue Bagdad à Gaza, une femme porte son enfant pour rentrer chez elle à travers les décombres.
© Motassem Abu Aser

Gaza : nos réponses à vos questions

Questions fréquemment posées sur notre travail à Gaza et notre engagement à rester impartiaux et neutres.  

 

Les massacres perpétrés par le Hamas le samedi 7 octobre 2023 sont d’une ampleur et d’une brutalité inédite dans le conflit israélo-palestinien. Dans les jours qui ont suivi ces massacres, Médecins Sans Frontières (MSF) a offert son soutien aux hôpitaux israéliens, qui l’ont décliné.   

La riposte d’Israël s’est traduite par une campagne de bombardements et de combats d’une intensité inédite sur Gaza, zone densément peuplée et sous blocus depuis 2007. Une grande partie des zones habitées, notamment dans le nord et le centre de la bande, ont pratiquement été effacés de la carte. Un siège est également imposé aux quelque 2 millions d’habitants de la bande de Gaza, qui dépendaient déjà à 80 % de l’aide extérieure avant le 7 octobre, dans le contexte d’un blocus imposé par Israël et l’Égypte depuis 2007 sur ce territoire. La bande de Gaza a été soumise à un siège total entre le 2 mars et le 20 mai 2025, sans entrée d’aucune aide ni approvisionnement. Depuis, l'aide autorisée à entrer dans la bande de Gaza, qui est largement insuffisante, n'est qu'un écran de fumée alors que le siège se poursuit. 

MSF a documenté cette guerre totale qui, depuis octobre 2023, détruit les conditions mêmes de la vie à Gaza. 

Pour aller plus en profondeur, la plateforme gazainsidethewar.com rassemble les informations et les témoignages recueillis par ses équipes entre le 7 octobre 2023 et le 1er février 2025, et documente plus particulièrement les attaques contre le système de santé et les humanitaires, dont les équipes de MSF ont été les témoins et les victimes. 

Cette page a été mise à jour pour la dernière fois le 14 août 2025.  

Cela fait 20 ans que des équipes MSF, composées de personnel palestinien et international, travaillent à Gaza, fournissant des soins médicaux et un soutien au système de santé qui manque cruellement de personnel et de matériel. Avant la guerre , nos équipes intervenaient dans trois hôpitaux et plusieurs cliniques, notamment pour soigner brûlures et traumatismes, et menaient un programme de chirurgie reconstructive lancé en 2018. Aujourd’hui, notre action est fortement réduite.    

Grâce à la présence de ses équipes sur place, MSF est intervenue immédiatement après le début de l’offensive israélienne le 7 octobre, en faisant des donations de matériel médical, en essayant de poursuivre ses activités existantes (prise en charge des brûlures et de traumatismes, chirurgie reconstructive) et en proposant son aide aux hôpitaux gazaouis débordés par le nombre de patients et patientes. Cependant, l’intensité des bombardements israéliens a rapidement limité la capacité des équipes à se déplacer, et donc à évaluer les besoins et à apporter leur aide. Au fil des mois, MSF a continué d’adapter ses interventions en fonction de l’évolution des combats, des attaques sur les structures de santé et des besoins de la population.  

Plus de 1 000 collègues palestinien·nne·s travaillent toujours dans les projets MSF dans la bande de Gaza. Dans le cadre de rotations programmées, nous avons en moyenne une trentaine de collègues internationaux·ales qui mènent des activités médicales sur place. 

Notre décision de qualifier la situation à Gaza de génocide repose sur des informations directes  recueillies par nos équipes sur le terrain. Cette qualification résulte d’une réflexion approfondie, fondée sur près de deux années d’observations directes et continues de nos équipes sur le terrain. Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) sont témoins d’un génocide à Gaza, perpétré par les forces israéliennes. Elles constatent les effets des massacres de masse, des déplacements forcés, de la destruction d’infrastructures civiles essentielles et d’un siège implacable privant la population de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres biens humanitaires indispensables. Les autorités israéliennes détruisent méthodiquement les conditions mêmes de la vie palestinienne dans la bande de Gaza. Nul n’est épargné.  

Nos équipes sont aujourd’hui témoins d’actions ciblées menées par l’armée et le gouvernement  israéliens qui, mises bout à bout, ne laissent qu’une conclusion logique : il existe une volonté d’éliminer la population palestinienne de Gaza. Ces actions comprennent le blocus, à motivation politique, de l’aide humanitaire essentielle (nourriture, médicaments, carburant), l’utilisation délibérée de la faim comme moyen de punition collective, la destruction ciblée d’établissements de santé, les attaques contre les civils et les infrastructures, les déplacements forcés à l’intérieur de la bande de Gaza, ainsi que l’instrumentalisation politique et militaire de l’aide humanitaire par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Les populations sont même attaquées sur les points de distribution de la GHF lorsqu’elles tentent d’accéder à l’aide. Ces mesures privent systématiquement les Palestiniens et Palestiniennes de Gaza des moyens de survivre et les visent directement. C’est la réalité indéniable que nos équipes observent et documentent chaque jour. Nous estimons qu’il est de notre devoir moral et humanitaire de nous exprimer clairement et sans ambiguïté. C’est pourquoi nous affirmons : ce qui se passe à Gaza est un génocide. 

La situation humanitaire à Gaza a atteint un point critique : plus de 61 000 mort·e·s, 150 000 blessé·e·s, près de 90 % des hôpitaux non fonctionnels. C’est la première fois que nous voyons de tels niveaux de malnutrition à Gaza. Cette famine est délibérée. Elle pourrait prendre fin si les autorités israéliennes autorisaient l’acheminement massif de nourriture.  

La neutralité ne peut être un prétexte face à un génocide. Le silence tue. L'inaction n'est pas une option. MSF demande à la Suisse d'utiliser tous les leviers politiques, diplomatiques et économiques à sa disposition pour faire pression sur le gouvernement israélien. 

MSF appelle les citoyens à signer un appel public exigeant que : 

  • Le génocide à Gaza doit cesser ! 

  • De l'eau, de la nourriture, des abris et du matériel médical doivent être autorisés à entrer ! 

  • Les patient·e·s, le personnel médical et les établissements de santé doivent être protégés ! 

  • Les évacuations médicales de la bande de Gaza doivent être rendues possibles ! 

  • Un cessez-le-feu permanent doit être établi immédiatement ! 

Cette initiative s’inscrit dans le prolongement de la mobilisation organisée le 5 juin 2025 à Genève, au cours de laquelle MSF avait déjà interpellé le Conseil fédéral. En tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse porte la responsabilité de s’opposer à l’instrumentalisation de l’aide humanitaire et de défendre, avec une plus grande fermeté, son impartialité, surtout face à l’ampleur inédite de la crise actuelle et à l’urgence d’agir pour protéger les civils à Gaza.  

Depuis le 7 octobre 2023, nos équipes médicales travaillent sans relâche dans des conditions extrêmes à Gaza. Face aux attaques contre les civils, à l'effondrement du système de santé, et à l’entrave persistante à l’aide humanitaire, Médecins Sans Frontières agit, soigne, et témoigne. Le 5 juin, aux côtés de plus de 150 collaborateurs réunis à la Place des Nations, nous avons symboliquement tracé une ligne rouge : toutes les limites ont été franchies. L’aide est instrumentalisée, détournée de son objectif humanitaire, et les principes les plus fondamentaux du droit international humanitaire sont piétinés. MSF a invité le le conseiller fédéral, Ignazio Cassis, à échanger directement sur ce que vivent nos équipes à Gaza — au-delà des chiffres, au-delà des polémiques, au plus près des réalités du terrain. Nous estimons que la Suisse, garante des Conventions de Genève, a un rôle clé à jouer pour faire respecter ces principes. Nos mobilisations sont exceptionnelles et à la hauteur de la situation rapportée par nos équipes. Elles traduisent un rejet clair de l’instrumentalisation croissante de l’aide humanitaire ainsi que de la passivité du gouvernement suisse face à cette catastrophe. 

Le droit international humanitaire prend racine en Suisse avec la première Convention de Genève de 1864. Tous les pays signataires ont la responsabilité de mettre en œuvre les Conventions de Genève, et la Suisse, en tant que dépositaire, en porte également la responsabilité. 

Les principes de MSF reposent fondamentalement sur la neutralité et l’impartialité : nous apportons une aide humanitaire en fonction des besoins, sans distinction. Mais la neutralité ne signifie pas le silence face à des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des actes de génocide. Le témoignage fait pleinement partie de notre mission sociale.  

À Gaza, depuis 22 mois, notre personnel témoigne de violences massives et indiscriminées, de destructions systématiques, de déplacements forcés, et d’un mépris total pour la vie des civils. Douze membres de nos équipes ont perdu la vie. La guerre menée par Israël s’apparente à une punition collective, en violation flagrante du droit international humanitaire. Garder le silence face à cette situation à laquelle nos équipes font face reviendrait à en être complice. 

Médecins Sans Frontières collabore avec le ministère de la santé à Gaza, autorité responsable des soins de santé, comme elle le fait avec les autorités médicales dans toutes les régions où elle intervient. Pour prodiguer des soins dans les zones de conflit, MSF doit coordonner ses activités avec les autorités locales — quelle que soit leur affiliation politique — afin de garantir l’accès aux patient·e·s et aux structures de santé. 

Cette coordination nous permet de fournir des soins médicaux essentiels aux civils qui en ont besoin, tout en préservant notre stricte neutralité. À Gaza, cela implique des contacts à la fois avec l’administration civile dirigée par le Hamas et avec les autorités israéliennes. Présente dans plus de 70 pays, MSF entretient des relations avec tous les acteurs concernés dans les zones de conflit, afin d’assurer la sécurité de ses équipes et des patient·e·s. 

En tant qu’humanitaires, nous condamnons sans réserve toutes les violences visant des civils, quels qu’en soient les auteurs. Nous partageons l’angoisse des familles dont les proches ont été pris·es en otages le 7 octobre 2023, tout comme la douleur de celles dont les proches sont détenu·e·s arbitrairement à Gaza et en Cisjordanie. Nous imaginons le soulagement de celles et ceux qui ont pu être réuni·e·s avec les leurs, et le désespoir de celles qui attendent encore, partagé par leurs amis et leurs communautés. Nous comprenons l’émotion profonde et l’angoisse des familles des otages et appelons toutes les parties prenantes à épargner les civils et à respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire. 

Le 18 octobre 2023, Médecins sans frontières (MSF) a rejoint d’autres organisations pour signer une pétition réclamant un cessez-le-feu immédiat à Gaza ainsi que la libération des otages. MSF a, à de nombreuses reprises, demandé publiquement et sans ambiguïté la libération de tous les otages, ainsi que le respect du droit international humanitaire par l’ensemble des parties. Ces positions sont reflétées dans nos prises de parole publiques, nos interventions médiatiques et nos échanges avec des acteurs politiques et diplomatiques (MSF Briefing). 

À la suite du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, nous avons proposé notre aide aux autorités israéliennes, qui l’ont déclinée. Nous avons réitéré cette offre à d’autres reprises, et notre secrétaire général l’a personnellement renouvelée en avril 2024 à Tel-Aviv, sans plus de succès. Organisation médicale neutre et impartiale, MSF ne participe pas aux négociations pour la libération des otages à Gaza ou ailleurs : cette mission relève du mandat du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Notre rôle demeure centré sur la protection des civils et l’accès aux soins, où que les besoins se fassent sentir. 

L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patient·e·s et les professionnel·le·s de santé souffrent eux-mêmes et elles-mêmes de la faim. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les équipes de MSF tentent désespérément de traiter un nombre croissant de patient·e·s souffrant de malnutrition dans leurs cliniques, tout en luttant elles-mêmes pour se nourrir. En septembre 2024, en raison du manque d'acheminement de nourriture dans le territoire, l’IPC (initiative de classification de la phase de sécurité alimentaire) estimait déjà que la quasi-totalité de la population de Gaza (environ 96 % des 2,3 millions d’habitant·e·s) était affectée par une insécurité alimentaire critique. Le 12 mai 2025, l'IPC a publié un nouveau rapport « Aperçu des niveaux d'insécurité alimentaire à Gaza », constatant que « l'ensemble de la population est confronté à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë, avec un demi-million de personnes (une personne sur cinq) souffrant de famine ». Depuis mi-juin, nous avons constaté une augmentation constante et significative du nombre de patient·e·s souffrant de malnutrition qui se présentent dans nos cliniques à Gaza. Le 29 juillet, la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC), la norme mondiale pour la surveillance de la famine, a confirmé que deux seuils de famine ‒ insécurité alimentaire catastrophique et malnutrition aiguë chez les enfants ‒ ont été atteints dans la majeure partie de la bande de Gaza, et que la situation est particulièrement grave dans la ville de Gaza. 

Après une année et demie de guerre à Gaza, la vie des habitant·e·s et les capacités du système de santé ont été détruites, comme l’ont constaté les équipes MSF. Les besoins médicaux et humanitaires sont immenses. Les maladies transmissibles, notamment les maladies cutanées, se propagent. Les bombardements provoquent des blessures traumatiques et des brûlures, avec plus de 118 000 blessé·e·s à Gaza. La privation de biens essentiels, comme la nourriture, l'eau et les médicaments, entraînent un grand nombre de complications médicales et de décès. Depuis fin mai 2025, l'aide autorisée à entrer dans la bande de Gaza, largement insuffisante, n'est qu'un écran de fumée alors que le siège se poursuit. 

Les forces Israéliennes n’autorisent pas les transferts de patient·e·s en nombre suffisant, et ne le font qu’en appliquant des critères opaques et arbitraires. Ces personnes blessées ou souffrant de maladies comme le cancer doivent être évacuées de Gaza en urgence et leur accès à des structures médicales adéquates à l’étranger doit être facilité. Au cours des derniers mois, MSF est parvenue à transférer une dizaine de patient·e·s vers Amman, en Jordanie. Là-bas, nos équipes prennent en charge les blessé·e·s grâce à des opérations de chirurgie reconstructrice, des activités de physiothérapie et des soins de santé mentale. 12 000 personnes sont en attente de transfert médical. MSF appelle les autorités israéliennes à cesser les attaques sur le système de santé à Gaza, mais aussi à faciliter les évacuations médicales pour celles et ceux dont la vie en dépend, y compris leurs accompagnant·e·s, et à ce que d'autres États reçoivent et facilitent les traitements en dehors de Gaza, tout en veillant à ce que toutes les références médicales, les patient·e·s et leurs accompagnant·e·s bénéficient d'un retour sûr, volontaire et digne à Gaza. 

Les données et observations médicales de Médecins Sans Frontières (MSF) dans deux de ses cliniques à Gaza, ainsi que des témoignages de patient·e·s, illustrent la nature à la fois ciblée et indiscriminée des tueries perpétrées par les forces israéliennes et les sous-traitants américains contre des Palestinien·ne·s affamé·e·s sur des sites de distribution alimentaire gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). MSF appelle au démantèlement immédiat du système de distribution de la GHF, au rétablissement du mécanisme d'aide coordonné par l'ONU, et appelle les gouvernements, en particulier les États-Unis, ainsi que les bailleurs privés à suspendre tout soutien financier et politique à la GHF, dont les sites de distribution alimentaire ne sont rien d’autre que des pièges mortels. Nous avons recueilli des preuves médicales irréfutables que ces sites sont essentiellement des pièges mortels que nous avons publié dans notre rapport This is not aid. This is orchestrated killing. Ce rapport s’appuie sur des données médicales, des témoignages de patient·e·s et des observations médicales de première main pour démontrer que ce qui a été qualifié de « distribution d'aide » est en fait un système de famine et de déshumanisation institutionnalisé.  

La Suisse, en tant que pays garant des Conventions de Genève, joue un rôle clé dans la promotion du droit humanitaire.  En juin, MSF Suisse a appelé la Suisse à faire preuve de davantage de fermeté sur la présence de sa filiale à Genève, en renforçant ses condamnations des attaques contre les civils, en s’opposant à tout détournement ou militarisation de l’aide humanitaire et en demandant la levée du blocus. En juillet 2025, la Confédération a ordonné la dissolution de la Fondation humanitaire de Gaza à Genève.  

Voir le rapport complet (EN)   

L'utilisation de parachutages pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le nombre extrêmement limité de camions qui peuvent entrer dans la bande de Gaza sont un écran de fumée. Depuis le 19 mai, seuls quelques centaines de camions ont été autorisés à passer la frontière, majoritairement avec de la nourriture, bien en deçà des besoins réels. MSF n’a pu faire entrer que quatre camions de fournitures médicales de base. Plusieurs équipements essentiels, initialement approuvés, ont finalement été refusés par les autorités israéliennes. Avant la guerre, 500 camions entraient chaque jour. Les routes sont là, les camions sont là, la nourriture et les médicaments sont là, tout est prêt pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza, à quelques kilomètres de là. Tout ce qu'il faut, c'est que les autorités israéliennes décident de faciliter son arrivée ‒ en accélérant les procédures de dédouanement, en autorisant l'entrée de marchandises à grande échelle et en coordonnant les opérations pour permettre une collecte et une livraison en toute sécurité. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous pourrons commencer à résoudre le problème de la famine que nous constatons. Les largages aériens sont notoirement inefficaces et dangereux. Ils transportent beaucoup moins de marchandises que les 20 tonnes que l'on peut embarquer dans un camion. À l'heure actuelle, deux millions de personnes sont piégées dans un minuscule morceau de terre, qui ne représente que 12 % de l'ensemble de la bande de Gaza. Pour chaque largage, des personnes sont inévitablement blessées. D'autre part, si les largages atterrissent dans des zones où Israël a émis des ordres de déplacement, les gens sont forcés d'entrer dans des zones militarisées, risquant une fois de plus leur vie pour de la nourriture. 

Lorsque nous demandons à la Suisse d'agir pour exiger l'arrêt immédiat des massacres à Gaza, c'est un rappel de sa responsabilité en tant qu’'État dépositaire des Conventions de Genève. Chez MSF, nos principes fondateurs sont l'éthique médicale, l'indépendance, la neutralité et l'impartialité. Nous fournissons une assistance basée uniquement sur les besoins, aucune discrimination de race, religion, philosophie ou politique.

Pour nous, la neutralité consiste à ne pas prendre parti, à ne pas rester silencieux·euses. Comme l'a dit James Orbinski, président de MSF international, en acceptant le prix Nobel de la paix en 1999 : « Le silence a longtemps été confondu avec la neutralité... nous ne sommes pas sûrs que les mots puissent toujours sauver des vies, mais nous savons que le silence peut certainement tuer ».

C'est pourquoi, lorsque nous voyons des patient·e·s mourir à cause de la faim, du manque de soins médicaux ou d'attaques délibérées contre des civils, nous ne pouvons pas, et nous ne voulons pas, rester silencieux·euses. La prise de parole n'est pas politique, c'est un devoir fondé sur nos principes humanitaires. Nous ne critiquons pas la Suisse pour le plaisir de critiquer, nous demandons à la Suisse d'assumer ses responsabilités juridiques et morales par des actions concrètes. La neutralité ne peut être une excuse à l'inaction, il s’agit d’un engagement à protéger le droit humanitaire et la dignité humaine.