RDC : MSF appelle à la protection des établissements médicaux, des patients et des civils suite à l'attaque de l'hôpital de Drodro

Hôpital de Drodro en Ituri - République Démocratique du Congo

République démocratique du Congo (RDC)2 min

Bunia, le 8 mars 2024 – Au cours d'une nouvelle escalade de violence dans la province de l'Ituri en République démocratique du Congo, des personnes armées ont attaqué la ville de Drodro dans la nuit du 6 au 7 mars, tuant une patiente dans son lit, pillant l'hôpital général et dérobant du matériel médical, selon l'organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF), dont les équipes travaillent à l'hôpital de Drodro. Les assaillants ont également pillé un autre établissement médical voisin.

« Ce qui s'est passé est tout simplement horrible », déclare Stéphanie Giandonato, responsable de programme en RDC pour MSF. « Nous condamnons le meurtre d'une patiente sans défense de la manière la plus ferme possible et exhortons toutes les parties en conflit à respecter et protéger les patient·e·s, le personnel médical, les établissements de santé, les civil·e·s et les travailleur·euse·s humanitaires. »

La montée de la violence à Drodro et dans les environs a provoqué une fuite massive dans la zone, avec des milliers de personnes cherchant refuge au camp de déplacé·e·s de Rho, situé à environ 10 km au nord-est de Drodro. Le camp, initialement conçu pour accueillir au maximum 30 000 personnes, abrite désormais plus du double de ce nombre.

Les conséquences pour la population sont désastreuses. L'hôpital de Drodro n’est plus fonctionnel, laissant les patient·e·s sans soins médicaux. De plus, l'insécurité croissante a effectivement isolé la zone, entraînant une perturbation totale des approvisionnements en nourriture et en eau, indispensables pour la population, vers le camp de Rho, débordé.

Stéphanie Giandonato, responsable de programme en RDC pour MSF

Depuis l'attaque d'hier à Drodro, MSF a évacué temporairement son personnel de la ville, mais les équipes de MSF continuent de fournir des soins de santé de base, des soins de stabilisation pour les cas critiques, des soins de santé sexuelle et reproductive, un soutien en santé mentale et des services d'eau et d'assainissement aux personnes abritées dans le camp de Rho.

Cependant, MSF craint que, à mesure que l'insécurité s'aggrave et que les approvisionnements s'épuisent, cela ne soit plus viable. « Nous sommes préoccupé·e·s par le fait que l'accès de la population à des biens de première nécessité telles que l'eau potable, la nourriture et les soins médicaux soit menacé », déclare Boubacar Mballo. « Par conséquent, nous exhortons une fois de plus l'obligation de toutes les parties au conflit de respecter et protéger la population civile et les missions médicales en toutes circonstances. »