Gaza : MSF condamne l’attaque israélienne contre un bâtiment abritant son personnel à Al-Mawasi qui a fait deux morts et six blessés

Dans la nuit du 20 au 21 février 2024, les forces israéliennes ont mené une opération à Al Mawasi, Khan Younis, Gaza, au cours de laquelle un abri abritant le personnel de MSF et leurs familles a été bombardé.

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Médecins Sans Frontières (MSF) condamne avec la plus grande fermeté l’attaque israélienne contre un bâtiment hébergeant ses employés sur Al-Mawasi, à Khan Younis, dans la bande de Gaza, qui a provoqué la mort de deux membres de la famille d'un employé de MSF. Six autres personnes ont été blessées dans l’attaque.

Tard dans la soirée du 20 février, les forces israéliennes ont mené une opération militaire à Al-Mawasi, ville côtière de la bande de Gaza. Un char israélien a tiré sur une maison abritant des employés de MSF et leurs familles. Cette attaque a tué la belle-fille et l'épouse d'un de nos collègues, et a blessé six personnes, dont cinq femmes et enfants. Le bâtiment, clairement identifié avec le logo de MSF, a également été visé par des tirs, qui ont touché la porte d'entrée, l'extérieur du bâtiment et l'intérieur du rez-de-chaussée. 

Les ambulances cherchant à secourir les victimes ont été retardées pendant plus de deux heures par les tirs d'obus dans la zone. Elles ont pu ensuite atteindre le site et transporter les blessés, dont certains souffraient de brûlures, à l'hôpital de campagne de l'International Medical Corps à Rafah. 

« Nous sommes choqués et profondément attristés par cette attaque meurtrière », déclare Meinie Nicolai, directrice générale de MSF, actuellement à Gaza pour coordonner les activités médicales de MSF. « Cette attaque a eu lieu le jour même où les États-Unis ont choisi d'opposer leur veto à une résolution des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu immédiat. » 

« Aujourd’hui à Gaza, l’horrible réalité est qu’aucun endroit n’est sûr et que les promesses de zones sécurisées sont vaines et les mécanismes visant à épargner des bâtiments inefficaces », affirme Meinie Nicolai. « Mener une offensive aussi violente dans un environnement urbain densément peuplé est effroyable, et cibler un bâtiment en sachant qu’il abrite des travailleurs humanitaires et leurs familles est inadmissible. » 

Au moment de l'attaque, 64 personnes étaient réfugiées dans la maison. L’armée israélienne, comme toutes les parties au conflit, est tenue informée des lieux où se trouvent les équipes de MSF. Les forces israéliennes avaient reçu l'information de la localisation de cet abri MSF à Al-Mawasi et en avaient accusé réception. Un drapeau MSF de deux mètres sur trois était également accroché à l'extérieur du bâtiment. Aucun ordre d'évacuation n'a été émis par les forces israéliennes avant l’attaque. MSF a depuis contacté les autorités israéliennes pour demander des explications. 

Certains de nos collègues et leurs familles qui vivaient dans ce bâtiment avaient déjà survécu à l'attaque du 8 janvier contre un autre centre MSF à Rafah, qui avait tué la fille de cinq ans d'un membre du personnel de MSF. Une fois de plus, les forces israéliennes n’ont pas assuré la sécurité des civils dans leurs opérations militaires et montrent le peu d’importance qu’elles accordent au respect de la population et de la mission médicale. Dans ces conditions, il devient pratiquement impossible de maintenir des activités médicales humanitaires à Gaza. 

Les équipes de MSF apportent actuellement leur soutien aux collègues et aux membres de leurs familles ayant survécu à l'attaque d'hier soir, de même qu’aux proches des victimes. Cinq membres du personnel de MSF ont été tués depuis le début de la guerre ainsi que de nombreux membres de leurs familles. 

Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza. Les violences contre les civils doivent cesser immédiatement.