Syrie: 20 morts et 99 blessés dans un raid aérien sur un marché d’Azaz

Le mois dernier, 110 interventions chirurgicales et 70 accouchements ont été pratiqués, tandis que 1500 patients ont reçu un traitement.

3 min

Une vingtaine de blessés, tous des civils, ont été pris en charge par MSF.

Dimanche 13 janvier, un marché a été bombardé en Syrie dans la ville d’Azaz, près de la frontière turque. Ayant déjà été frappés par des bombardements le 31 décembre, les établissements de santé de la ville ont répondu difficilement à cette nouvelle urgence.
Cinq personnes sont décédées en arrivant à l’hôpital de campagne géré par MSF dans la région d’Alep. Les équipes médicales ont par ailleurs accueilli vingt blessés, dont cinq enfants.
Quinze autres personnes sont décédées et on dénombre 79 blessés pris en charge dans d’autres hôpitaux de la région, y compris à l’hôpital de Kilis, situé du côté turc de la frontière.
«Un cortège de voitures et d’ambulances est arrivé apportant un flot de patients à l’hôpital», explique Adriana Ferracin, infirmière MSF en Syrie. «Nous avons reçu beaucoup de patients amputés d’un membre, avec des blessures à la tête, les yeux et les oreilles en sang.»

Une ville déjà bombardée

La ville d’Azaz, située dans la province d’Alep, a été bombardée à plusieurs reprises au cours des derniers mois. En décembre, l’aviation avait bombardé un hôpital public, diminuant les capacités de soins médicaux. Ces raids aériens ont également renforcé la peur des habitants de se rendre à l’hôpital.
«Malgré les bombardements sur des hôpitaux de la province d’Alep, des médecins et des infirmières continuent d’assurer les soins médicaux et font de leur mieux pour aider la population», explique Shinjiro Murata, chef de mission pour MSF en Syrie.
Dans la province d’Alep, MSF gère un de ses trois hôpitaux de campagne en Syrie. Cette structure de santé fournit des soins d’urgence, obstétriques et des soins de santé primaires. L’accent est mis sur les femmes enceintes, les enfants et les plus vulnérables. Le mois dernier, 110 interventions chirurgicales et 70 accouchements ont été pratiqués, tandis que 1500 patients ont reçu un traitement. Avec l’arrivée de l’hiver, les équipes MSF ont constaté une augmentation des maladies et restent préoccupées par l’accès aux traitements médicaux pour les patients atteints de maladies chroniques.

Flambée des prix des produits de première nécessité

La violence frappe une population déjà vulnérable avec un accès limité aux soins médicaux et à la nourriture. La flambée des prix de produits de première nécessité comme le pain, le bois et les vêtements altère encore plus les conditions de vie des populations. Certains habitants refusent d’être soignés dans les hôpitaux par peur des raids aériens et cherchent à se faire soigner dans des structures clandestines.
MSF est également témoin des conséquences de la violence dans la province voisine d’Idlib. Une équipe a récemment visité une agglomération au nord de la ville d’Idlib, dans une zone bombardée à plusieurs reprises au cours des derniers mois. La seule structure médicale existante est un centre de santé clandestin, qui fonctionne grâce au soutien des populations locales et du personnel soignant syrien.

Les activités de MSF en Syrie

Des équipes MSF travaillent dans trois hôpitaux situés dans le nord et le nord-ouest de la Syrie, dans des zones contrôlées par des groupes armés de l’opposition. MSF y fournit des soins médicaux d’urgence, notamment une prise en charge chirurgicale. Depuis la fin juin 2012 jusqu’au début janvier 2013, les équipes ont dispensé plus de 10 000 consultations et réalisé plus de 900 interventions chirurgicales. Dans les pays limitrophes comme la Jordanie, le Liban ou l’Irak, les équipes MSF fournissent également des soins médicaux et chirurgicaux aux réfugiés syriens.

Actualités en lien