Nouveau centre de dépistage et de traitement de l'hépatite C pour les populations clés dans la capitale arménienne

Ce nouveau service se concentre sur les « populations clés », à savoir les personnes qui consomment des drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les travailleur·euse·s du sexe.

Arménie3 min

Partie intégrante d'un projet lancé en 2023 par Médecins Sans Frontières (MSF), cette unité est le fruit d’une collaboration avec le centre de santé Arshakunyats visant à fournir un accès au dépistage et au traitement du virus de l'hépatite C (VHC). Fondé sur une approche appelée « one-stop-shop » [guichet unique], le service permet aux patient·e·s d’être testé·e·s, diagnostiqué·e·s et de recevoir un traitement au cours d’un même rendez-vous, gratuitement.

« Cette unité spécialisée est le résultat d’une synergie entre l'objectif national d'élimination de l'hépatite C en Arménie et l'action médicale de MSF, explique Inga Sahakyan, coordinatrice de ce projet pour MSF. Il s’inscrit dans une volonté d'améliorer l'accès au traitement du VHC pour les populations clés [personnes à risque ou infectées] » 

Le service est proposé à tous, en mettant l'accent sur l'accès aux soins de santé pour les groupes de personnes à risque ou infectées en Arménie, également désignées par le terme « populations clés ». Le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida a d'abord défini les populations clés comme des groupes présentant un risque accru d'infection par le VIH et d'autres maladies telles que l'hépatite C. Ces groupes sont souvent fortement exposés aux risques d’infection tout en souffrant de stigmatisation dans leurs communautés, limitant également leur accès aux services médicaux.

Un patient effectuant un test dans le nouveau service.

Un patient effectuant un test dans le nouveau service.

© Marine Ejuryan/MSF

« Quand nous avons commencé à construire ce projet, nous avions la crainte de ne pas réussir à convaincre l’audience à laquelle nous souhaitions nous adresser. Grâce à un effort collectif, nous avons réussi à identifier et à inclure des personnes en situation difficile afin de leur proposer un traitement et des conseils, dans le respect de l'éthique médicale, déclare Armine Zohrabyan, directrice adjointe du département de la santé de la municipalité d'Erevan. Aujourd'hui, je peux affirmer avec fierté que le projet est bien établi et que le traitement de l'hépatite C est disponible pour les groupes de population clés »,

Ce faisant, le projet entend contribuer à atteindre l'objectif national d'élimination de l'hépatite C en Arménie que L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a identifié comme un enjeu national de santé publique. Depuis le lancement du projet en 2023, 445 personnes ont démarré un traitement et 113 l'ont terminé avec succès. « Étant moi-même atteint de cette maladie, j'ai cherché à me faire soigner, témoigne Sevak, un ancien patient. Je n'ai pas de mots pour décrire le niveau de soins avec lequel j’ai été reçu, hébergé, accompagné, le tout gratuitement. Grâce à Dieu, je suis aujourd'hui guéri à 99,9 % ».

En Arménie, MSF a commencé à travailler en 1988 pour répondre aux besoins médicaux provoqués par le tremblement de terre de Spitak. Depuis, pendant 30 ans, MSF a apporté son aide à la population en Arménie et au Nagorno-Karabakh à travers plusieurs projets tels que des soins thérapeutiques aux enfants souffrant d'un handicap physique et/ou mental et des programmes axés sur la tuberculose multirésistante, entre autres.