République centrafricaine: l’urgence est d’opérer les blessés

Notre priorité pour les prochains jours, c’est le bloc opératoire et le suivi post-opératoire.

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MSF soutient le personnel de l’hôpital communautaire de Bangui, seul hôpital encore fonctionnel dans la capitale centrafricaine.

«Notre priorité pour les prochains jours, c’est le bloc opératoire et le suivi post-opératoire. Une équipe chirurgicale de renfort est arrivée jeudi 28 mars qui prendra en charge un bloc opératoire pour continuer d’opérer les blessés qui arrivent et 55 patients en attente d’une intervention chirurgicale», explique Serge Saint-Louis, chef de mission MSF à Bangui, la capitale centrafricaine.
L’hôpital civil et militaire, où intervient l’équipe MSF, est en ce moment gardé par des hommes de la Séléka qui assurent la sécurité devant l’hôpital et dans le quartier. MSF a obtenu des nouvelles autorités en place des garanties de sécurité des patients et du personnel de santé. A cause des affrontements, l’équipe n’a pu commencer à opérer que le 25 mars. «Nous avons apporté du matériel médical et des médicaments, afin de soutenir l’équipe locale, qui manquait de tout», continue Serge Saint-Louis.

La situation sécuritaire à Bangui s’améliore peu à peu

Les équipes MSF ont pu circuler mercredi 27 mars dans la ville et ont remarqué que les militaires Séléka étaient moins nombreux mais occupaient les ronds-points et les axes principaux de la ville. «Il y a moins de coups de feu tirés en l’air dans les rues. La situation semble évoluer dans le bon sens. Depuis hier, les gens ont commencé à ressortir de chez eux. Les petits étals des marchés ont réouvert dans certains quartiers, ce qui permet le réapprovisionnement des produits frais et de première nécessité mais les prix ont doublé», raconte Serge Saint-Louis. Les grands magasins, supermarchés et stations essence dans le centre ville sont toujours fermés, même ceux qui n’ont pas été pillés. L’insécurité demeure néanmoins la nuit, la population a peur et n’ose plus sortir dans les rues dès 19h.

Besoin d’eau et d’électricité

Le manque d’eau et d’électricité dans les structures de santé de la ville ne permettent pas de soigner les blessés dans de bonnes conditions. «L’urgence actuellement, c’est l’eau… Ce qui est préoccupant pour nous, c’est que l’eau n’a toujours pas été rétablie. Nous sommes dans une ville sans eau…l’électricité n’est pas régulière, ce qui empêche les hôpitaux et les centres de santé de fonctionner correctement», explique Serge Saint Louis.
Du 22 au 26 mars, 173 patients ont été admis à l’hôpital communautaire, six ont pu être opérés. Jusqu’au lundi 25 mars, la plupart des patients qui se rendaient à l’hôpital communautaire étaient des blessés par balle. A partir du lendemain, l’équipe MSF a admis plus de blessés d’accidents de voie publique (accidents de voiture) que de blessés par balle. L’équipe a compté cinq décès intra-hospitaliers et 23 corps ont été amenés à la morgue de l’hôpital. L’équipe MSF n’y a pas eu accès et elle ne sait dire s’il s’agit de militaires ou de civils.

Les autres projets limités dans le reste du pays

Les projets MSF de Paoua et de Carnot continuent de fonctionner mais de manière limitée. Toutes les activités externes (centres de santé) ont été suspendues pour le moment. Les équipes n’ont pas été réduites jusqu’à maintenant mais les équipes MSF s’attendent à ce que des membres de la Séléka prennent prochainement le contrôle de la ville de Paoua, située dans le nord-ouest du pays. Carnot, située au sud-ouest du pays, est plutôt calme pour le moment.

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