Recrudescence des déplacements et abus envers les réfugiés rohingyas

Images de la destruction récente du camps camp de fortune de Kutupalong à Cox’s Bazaar, Bangladesh, 14 juillet 2009.

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Mardi, 14 juillet 2009, MSF a été le témoin de la destruction de 259 foyers dans le camp de fortune de Kutupalong à Cox’s Bazaar, au Bangladesh, et du pillage des biens des habitants, le tout orchestré par environ 30 policiers et les autorités locales.

Les matériaux ayant servi à la construction des abris maintenant détruits ont ensuite été transportés dans le camp officiel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) situé à proximité. D’autres résidents du camp de fortune ont été sommés de quitter leurs maisons dans les 48 heures ou celles-ci seraient brûlées.
Cet incident s’inscrit dans une série d’autres mesures oppressives et abusives des autorités contre les habitants du camp de fortune. À la fin du mois de juin, des milliers de personnes ont été déplacées de leur foyer par la force et certaines furent victimes d’actes de violence. Pendant ce temps, dans sa clinique basée dans le camp de fortune, MSF a soigné de nombreux blessés, dont la majorité était des femmes et des enfants.
« L’usage systématique de l’intimidation, de la violence et des déplacements forcés contre les résidents du camp de fortune est tout à fait inacceptable », déclare Paul Critchley, chef de mission au Bangladesh pour MSF. « Cette population vulnérable a fui la persécution et la discrimination du Myanmar pour se retrouver au Bangladesh où elle ne reçoit ni aide ni aucune reconnaissance de leur cause. Ils se sont rassemblés à Kutupalong, l’un des nombreux camps non officiels qui ont été ouverts ces dernières années, afin d’y chercher refuge, mais n’y ont trouvé que peur et injustice. »
Les autorités déclarent qu’elles vident les terrains occupés par le camp de fortune afin de créer une zone tampon de 30 mètres entre celui-ci et le camp officiel de l’UNHCR pour les réfugiés. Cette zone s’est ensuite agrandie, menaçant l’espace vital de milliers de personnes supplémentaires. Face à l’impossibilité de déménager dans la parcelle adjacente du Département des forêts, les gens ne savent plus où vivre ni où aller.
Il est primordial qu’une solution durable et convenable soit trouvée pour les Rohingyas, non seulement dans les pays où ils cherchent asile, mais aussi dans leur pays d’origine au Myanmar.
Malheureusement, cette situation désespérée n’est pas nouvelle pour les Rohingyas, une minorité ethnique musulmane originaire du Myanmar, où les autorités leur refusent la nationalité et où ils sont en butte à des persécutions et des discriminations. Au cours des vingt dernières années, des centaines de milliers de Rohingyas ont fui pour chercher refuge à l’étranger. Cependant, peu d’entre eux ont obtenu le statut de réfugié. La majorité lutte pour survivre sans reconnaissance de leur statut de réfugié et sans assistance, dans des pays comme le Bangladesh ou la Thaïlande.
MSF intervient au Bangladesh depuis 1992. L’organisation a récemment ouvert un programme de soins essentiels à Chittagong Hill Tracts, a déployé des secours auprès des victimes du cyclone Aila et est intervenue en urgence dans le camp de Kutupalong pour porter assistance aux Rohingyas sans papiers ainsi qu’à la population résidente à proximité du camp.

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