MSF quitte Massakory, cédant l'ensemble de ses activités au ministère de la santé tchadien

Depuis janvier 2011, MSF administrait le service des urgences pédiatriques pour les enfants de moins de 15 ans à l'hôpital de Massakory.

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Après cinq années de travail à Massakory, dans la région du Hadjer-Lamis, l'organisation humanitaire médicale internationale MSF vient de transférer la totalité de ses activités au ministère de la Santé du Tchad.

Depuis janvier 2011, MSF administrait le service des urgences pédiatriques pour les enfants de moins de 15 ans à l'hôpital de Massakory. L'organisation gérait aussi le programme de malnutrition infantile.
En parallèle, MSF soutenait plusieurs centres de santé dans les environs. Plus récemment, des médecins venaient renforcer les centres de santé de Massakory, Kamerom, Gredaya et Baltram. Cette assistance a pris fin, et toutes les activités se retrouvent désormais aux mains du ministère de la Santé.
«Il n'est jamais simple de prendre la décision de quitter un hôpital et des unités de soins, en particulier dans une région où les besoins sont toujours très importants», explique Federica Alberti, chef de mission pour MSF au Tchad. «Néanmoins, au cours des cinq dernières années, nous avons beaucoup investi dans la formation du personnel de l'hôpital et des centres de soins afin d’assurer la continuité des services. Nous allons maintenant nous concentrer sur l'apport de soins médicaux d'urgence gratuits dans plusieurs autres zones du Tchad.»
Depuis son arrivée à Massakory en 2011, MSF a admis 16 732 enfants dans l'unité pédiatrique et de néonatalogie et 8 129 enfants dans le centre de récupération et éducation nutritionnelle intensive. Elle a donné accès au programme de nutrition thérapeutique ambulatoire à 21 598 enfants. Les équipes ont par ailleurs effectué 134 746 consultations externes. Au-delà de la gestion des services pédiatrique et de nutrition, MSF n'a pas ménagé ses efforts pour endiguer les épidémies qui ont touché la région: sur les cinq dernières années, elle a traité 59 086 patients atteints du paludisme, pris en charge 2 802 patients souffrant du choléra et vacciné 93 513 personnes contre la rougeole et 153 322 personnes contre la méningite.
En complément de ses activités médicales, MSF a aussi mené en 2013 une grande campagne d'assainissement de l'eau, qui préconisait le traitement de l'eau courante dans les maisons afin de prévenir des épisodes de diarrhée. Les équipes MSF ont distribué du matériel et donné des explications à 900 familles réparties dans 20 villages.
«Nous demandons expressément au ministère de la Santé basé à Massakory de continuer à prodiguer des soins d'une qualité semblable à ceux que MSF a mis en œuvre à l'hôpital de la ville et dans les centres de santé aux alentours», poursuit Alberti. «Par exemple, il est essentiel que les vaccinations systématiques pour les enfants soient maintenues pour éviter les épidémies de maladies très répandues dans cette région, comme la rougeole ou la méningite. Des tests de dépistage du paludisme et les médicaments appropriés doivent être disponibles en toutes circonstances pour permettre le dépistage précoce de la maladie et faciliter son traitement. D'autre part, aux niveaux national et régional, les investissements en matière de prévention et de prise en charge de la malnutrition, qui constitue un problème local récurrent, doivent être renforcés.»
MSF reste active auprès de la population dans d'autres zones du pays et répondra présente si une situation d'urgence survient à Massakory et dans les environs.
MSF intervient au Tchad depuis 34 ans. En dehors de la région de Massakory, elle a mis en place des programmes médicaux à Abéché, Am Timan, Moissala et Bokoro. En mars 2015, MSF a lancé un plan d'urgence pour la population s'étant réfugiée dans la zone du lac Tchad en raison des attaques du groupe islamiste Boko Haram. Dans la capitale, N'Djaména, MSF a également apporté son aide aux hôpitaux publics à la suite des attentats suicides qui ont eu lieu les 15 juin et 11 juillet 2015.

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