Médecins réfugiés: le Dr Hamza Issa

Dr Hamza Issa, 56 ans, Camp de Darashakran

3 min

Pour commémorer la Journée mondiale des réfugiés, ce 20 juin, nous vous présentons l’histoire de trois médecins et réfugiés syriens qui ont rejoint les équipes de MSF en Irak.

Ces témoignages mettent en lumière ce qu’ils ont dû sacrifier hier et ce qu’ils apportent aujourd’hui.

«Après avoir essayé de rester jusqu’au dernier souffle»

Hamza est un médecin généraliste qui vient de Quamishli dans le nord de l’Irak. En 2012, il travaillait dans un centre de santé de la région d’Al-Hassakah lorsqu’un groupe armé a attaqué et pillé la structure. Hamza s’est vu interdire de donner de soins.
«Nous avons essayé de continuer à travailler malgré l’intensification des combats entre les différents groupes, dit-il. .Nous avons tenté d’expliquer aux groupes qui nous avaient attaqués qu’ayant prêté le serment d’Hippocrate, nous étions tenus de soigner tous les patients, mais en vain. Les menaces se sont poursuivies et nous avons été arrêtés et interrogés plusieurs fois.»
Déterminé à continuer, Hamza est allé dans la ville d’Al-Quataniyah où il a continué à soigner dans un dispensaire mais la situation ne s’est pas améliorée.
«Enormément de médecins avaient fui pour se mettre à l’abri. J’étais l’un des deux restants dans la ville et nous recevions une pression de plus en plus forte alors que nous nous efforcions d’aider le plus grand nombre de blessés.»
Le personnel médical dans la région était constamment menacé. C’est quand quelqu’un a prévenu Hamza que son nom était sur une liste de personnes recherchées qu’il a finalement décidé de partir, «après avoir essayé de rester jusqu’au dernier souffle», dit-il.
Hamza a quitté la Syrie le 31 décembre 2013 et s’est retrouvé en Irak en 2014. Il avait entendu parler de MSF et a pris contact avec nous par internet. Il travaille au sein de l’organisation depuis l’ouverture du projet dans le camp de réfugiés de Darashakran.
«En tant que médecins kurdes syriens, il nous est plus facile de communiquer avec les patients. La chose la plus importante pour nous est de dispenser des soins de qualité, de réfugié syrien à réfugiés syrien.»
Plus de 225 000 réfugiés syriens se trouvent en Irak, la grande majorité d’entre eux dans la région autonome du Kurdistan. Dans la province d’Erbil qui accueille environ 90 000 de ces réfugiés, MSF a ouvert des projets dans le camp de Kawargosk en septembre 2013 et dans le camp de Darashakran en mars 2014 pour dispenser des soins de santé primaire et des soins de santé mentale. Plus de 50 000 consultations médicales ont été données jusqu’ici. MSF est également présente dans la province de Dohuk qui accueille plus de 100 000 réfugiés et y dispense des soins de santé primaire, de santé mentale et de santé reproductive dans le camp de Domiz où plus de 200 000 consultations ont été données jusqu’à présent. Cela étant, les besoins augmentent dans la région avec l’arrivée au Kurdistan de personnes déplacées venant d’autres régions d’Irak à la suite des violents combats survenus récemment. MSF a des équipes mobiles qui dispensent des soins médicaux aux personnes déplacées et continue de faire des missions exploratoires pour évaluer quelle autre aide apporter à ces populations déplacées.

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